Du printemps à l’automne, de belles observations naturalistes sont possibles auprès des marmottes du Jura neuchâtelois. Des premières sorties dans la neige d’avril aux derniers instants passés à parfaire les réserves de graisse avant un long sommeil hivernal, les marmottes sont généreuses avec le naturaliste qui sait se fondre discrètement dans le paysage entourant le terrier entouré de gentianes.

Au coeur de l’été, j’espère toujours voir une nouvelle génération de marmottes pointer le bout de son nez. La dernière portée observée dans ce terrier date de 2014, mais la forte activité printanière laissait présager de belles choses pour cette année.

Après un rapide coup d’œil de loin aux jumelles, il n’y a plus de doute possible. Trois petites boules de poils sont installées à l’entrée du terrier principal. Les marmottons entourent leur maman qui veille au grain. Je m’installe discrètement au pied d’un grand sapin en ne perdant pas une miette du spectacle.

La marmotte adulte se poste sur une pierre surplombant les environs et semble donner le feu vert à la jeunesse qui commence à se disperser. La plus audacieuse se lance dans le champ fleuri. Les plus prudentes hésitent longuement à quitter la bouche familière du terrier. Leurs jeux d’enfant dureront tout l’après-midi, tantôt à portée de téléobjectif, tantôt à l’abri des regards en contrebas. J’attends de voir disparaître la marmotte adulte avant de me lever et de m’en aller sur la pointe des pieds. Promis, je reviendrai rendre visite à cette nouvelle génération de marmottes du Jura.

Val-de-Travers, le 5 août 2018