Brune sur blanc au printemps, blanche sur vert en hiver; le dérèglement climatique fait que l’hermine ne saura bientôt plus quelle robe revêtir pour quitter son gîte en toute sécurité…

Seul animal se parant de blanc durant la saison froide dans l’arc jurassien (le lièvre brun qui y vit, contrairement à son collègue alpin, ne change pas de couleur en hiver), l’hermine profite de de la discrétion offerte par son mimétisme saisonnier pour chasser sans être vue par les yeux attentifs des rapaces ou des renards.

Les rencontres avec l’hermine sont souvent aléatoires et imprévisibles, ainsi après avoir pu l’observer plusieurs jours de suite au printemps (elle avait alors déjà sa robe d’été alors que la neige était encore bien présente), je ne l’ai plus vu de l’année malgré de nombreuses visites en différents endroits habités par le petit mustélidé. Espérant réaliser quelques clichés sur la neige durant le mois de décembre, je n’ai pu voir que ses traces fraîchement imprimées dans la poudreuse mais pas de trace de l’hermine, qui préférait sans doute rester dissimulée dans les galeries de campagnols, ou alors qui se dérobait à mon regard en raison de l’efficacité de son camouflage…

Espérant toujours ces images hivernales, je suis retourné visiter un champ sur les crêtes du jura neuchâtelois cette semaine. La neige était partie, mais l’hermine était au rendez-vous. Occupée à creuser frénétiquement pour élargir une galerie de campagnol, cette dernière ne se préoccupait pas trop de la présence du photographe. Elle se contentait de lever la tête de temps en temps pour surveiller les environs avant de reprendre sa dure labeur. Celles et ceux qui ont déjà eu le plaisir de l’observer vous le diront: l’hermine est montée sur ressorts, et ne tient pas en place bien longtemps. Après quelques minutes passées à creuser, sans raison apparente, elle décide soudain de partir dans une course folle, s’éloigne, se met en chandelle, revient et se remet à creuser. Ce petit manège m’a permis de réaliser quelques clichés en mouvement qui sont à découvrir dans cet article…

Neuchâtel, le  12 janvier 2013