Soudain, un des grands mâles s’avance en direction des alpes et s’arrête de longues minutes, comme fasciné par la beauté du lever de soleil. A quoi peut-il bien penser en regardant ces alpes originelles?
Lorsque le réveil sonne bien avant l’aube et qu’un épais brouillard s’amoncèle devant la fenêtre, la tentation de retourner au lit et de remettre la sortie photo à plus tard est grande. Mais la promesse d’un lever de soleil grandiose sur les crêtes et la perspective de passer la semaine à venir enfermé à l’hôpital fait rapidement pencher la décision vers un départ en direction du Creux-du-Van.
Arrivé sur place vers 7h30, le ciel commence à rougeoyer et l’ambiance est fraiche et paisible: pas un bruit humain à l’horizon, juste le son du vent qui s’écoule par-dessus les vallonnements du jura et le chant des oiseaux qui s’éveillent…. Un regard en direction du littoral permet d’admirer les couleurs chaudes qui habillent le ciel et qui donnent une couleur bleutée au brouillard. Les alpes bernoises commencent à se découper sur un fond jaune-orangé. C’est beau.
Les bouquetins semblent également attirés par ce spectacle. Si les étagnes et les cabris broutent indifférents sur la carafe, les boucs sont nerveux. Ils vont et viennent, du cirque au haut-plateau herbeux, se défient et s’intimident sans s’affronter franchement. Soudain, un des grands mâles s’avance en direction des alpes et s’arrête de longues minutes le regard perdu dans le lointain, comme fasciné par la beauté de ce lever de soleil. A quoi peut-il bien penser en regardant ces alpes originelles?
Une fois le soleil levé, je reste encore quelques instants en compagnie des bouquetins avant de m’éclipser à l’arrivée des premiers promeneurs en pensant déjà à la prochaine matinée d’hiver sur les crêtes… les raquettes aux pieds peut-être?
Creux-du-Van, le 3 janvier 2016
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