Timide et discret, le blaireau est un habitant de nos forêts préfèrant l’ombre à la lumière. Méfiant et toujours sur ses gardes, son observation est un défi difficile mais passionnant.
Doté de pattes courtes et d’une démarche lente et maladroite rendant toute fuite laborieuse, le blaireau préfère la sécurité du terrier à l’exploration du vaste monde. Ainsi, il quitte le plus souvent son gîte souterrain une fois la nuit tombée. Avant le crépuscule, l’observateur qui a su se faire oublier aux abords du terrier aura peut-être la chance de voir un long museau noir et blanc pointant d’une galerie et scrutant les effluves portées par le vent durant de longues minutes. A la moindre odeur suspecte, au moindre bruit inhabituel, le petit ours des bois préférera rester à l’abri de son terrier plutôt que de risquer une sortie périlleuse.
S’il sort rarement avant le coucher du soleil, certains individus vivant dans des endroits tranquilles s’autorisent parfois une sortie diurne qui est un cadeau pour le photographe. C’était le cas de ce blaireau en balade aux abords de son terrier sur les hauteurs du Val-de-Travers en début de soirée. Préférant progresser dissimulé dans la haie plutôt que dans le pâturage boisé, il s’est montré un bref instant face à l’objectif. Juste le temps de mettre en boite quelques images, et le blaireau s’était déjà volatilisé dans le petit bois.
Cher blaireau, après avoir mainte fois affûté ton terrier sans jamais voir le bout de ton nez, je te remercie de m’avoir fait l’honneur de ta présence, brève mais appréciée…
Val-de-Travers, le 25 mai 2014
Leave a reply