Le blaireau est un animal fort discret qui n’aime pas se montrer au grand jour. C’est donc en soirée que je me suis rendu à proximité d’un terrier habitant une portée de blaireautins dans l’espoir de les observer. Fort méfiant, le blaireau ne sort que si la voie est libre. Il faut donc savoir se faire oublier pour espérer apercevoir son masque bicolore. Avant le coucher du soleil, c’est souvent une grosse truffe noire qui émerge de la bouche du terrier. Cette dernière hume longuement les effluves portées par le vent à la recherche d’une odeur suspecte. Au moindre doute, la prudence prévaudra et le blaireau différera sa sortie de quelques heures.

Ce soir d’été, le vent était favorable, et j’ai fais preuve de la plus grande discrétion, mais le blaireau n’est pas venu…

C’est finalement une petite flèche rousse qui passa à proximité de la bouche, suivie d’une deuxième et d’une troisième… Colocataires ou voisins de terriers, cette bouche semblait aussi être un terrain de jeux appréciés par ces renardeaux âgés de 3 mois environs. Interloqués par cette drôle de forme présente à quelques mètres de leur demeure, ils m’ont longuement observés, entre demi-fuite et courtes approches avant de reprendre leurs jeux d’enfants dans les environs élargis du terrier. Les mois passants, les petits renards s’émancipent de leur repère souterrain pour aller à la découverte du vaste monde. Ils ont finalement choisi de poursuivre leurs amusements à l’abri des regards, à une dizaine de mètre de moi. Ce fût le moment opportun pour m’en aller sur la pointe des pieds…

Val-de-Travers, le 29 juillet 2014