En ce mois de janvier, une fine pellicule de neige donne enfin une teinte hivernale aux crêtes du Jura neuchâtelois. Avant de partir à la recherche de l’hermine ou du renard dans la nature, je revois un reportage de la télévision suisse romande réalisé au cœur de l’hiver 1969 à la Brévine. Le changement climatique dont on parle depuis plusieurs dizaines d’année est désormais une réalité tangible. Les hivers blancs d’autrefois, avec une nature immaculée durant plusieurs semaines d’affilées, n’existeront probablement plus qu’au travers d’images d’archives.

Arrivé dans la nature, je découvre une fine couche de neige: juste de quoi relever quelques empreintes et espérer réaliser une ou deux images lumineuses. Je m’installe en bordure d’un petit bois que j’affectionne et espère la venue d’un chevreuil, d’une hermine ou d’un renard. Je rêve même de voir un lièvre ou un chat forestier s’aventurer sur cet manteau neigeux éphémère.

C’est finalement le renard qui sort du bois. Deux goupils s’avancent. Ils se toisent quelques instants avant de partir en chasse, chacun de son coté. Les compères restent relativement loin de ma position, et je les admire aux jumelles.

Soudain, un renard décide de s’approcher au pas de course. Il traverse les herbes sèches en ondulant et passe à quelques mètres de mon affût. Le contraste entre le beau roux de sa robe, les herbes sèches et la neige est saisissant. J’espère que l’autofocus de l’appareil photo ne m’a pas fait défaut… Une fois le renard passé, je regarde nerveusement les images et découvre avec joie qu’elles sont comme je les avais rêvées. Voici donc quelques clichés de renard roux réalisées dans durant l’hiver le plus froid du reste de notre vie.

Jura neuchâtelois, février 2024