Les sorties dans la nature se sont un peu espacées ces dernières semaines, et les belles rencontres naturalistes n’étaient pas forcément au rendez-vous. Afin de pouvoir vous offrir un dernier carnet de terrain cette année, je vous propose de nous replonger quelques instants dans la douceur d’un matin de juin.
Ce jour là, j’ai pris la route bien avant le lever du soleil pour rejoindre une petite colonie de marmottes cachée quelque part sur les crêtes du Val-de-Travers. Pour ne pas perturber leurs activités matinales, j’essaie généralement de m’installer discrètement avant que la première « guetteuse » ne soit levée. Tout était encore bien calme lorsque j’ai déplié le trépied. Seuls quelques sifflements familiers rompaient le silence de l’aurore: j’ai reconnu ceux de la mésange huppée, du pic noir et du pinson des arbres, et me suis dis qu’il me restait beaucoup à apprendre en écoutant cette chorale forestière s’éveiller.
Le soleil montait lentement dans le ciel sans qu’aucune marmotte ne montre le bout de son nez. Faisaient-elles la grasse matinée ou étaient-elles sorties d’une bouche de terrier un peu plus éloignée? A huit heure 30, un feu follet est passé devant mon affût: une hermine occupe également la place. Je ne l’ai plus revue de la matinée. Vers neuf heure, une jeune marmotte a fait une brève apparition sur un rocher en surplomb avant de disparaître aussitôt. Elles étaient bien sorties mais pas là où je les attendaient. Patience… Cinq jeunes marmottes âgées de quelques semaines se sont progressivement montrées. Après une heure de cache-cache près du rocher, elles sont enfin descendues sur leur place de jeux favorite, ce qui m’a permis de faire quelques images.
La pluie s’est invitée durant cette belle matinée d’été. Le bref orage n’a pas eu raison de la soif de découverte des jeunes marmottes qui continuaient à explorer les environs du terrier comme si de rien n’était. Un coup de tonnerre a tout de même refroidi des ardeurs des jeunes rongeurs qui se sont éclipsés sous terre. J’ai profité de ce moment pour plier bagage et aller me mettre au sec.
Val-de-Travers, le 25 décembre 2018
2 Comments
Merci de nous faire partager ces quelques moments de bonheur dans le Jura suisse.
C’est vraiment sympa et c’est très bien conté…
Je tente de faire de même, entre Vosges et plaine alsacienne, et c’est visible sur mon site: marcwilb.fr
Bonne continuation sur les hauteurs suisses…
Marc
Bonjour,
Un grand merci pour votre message et votre visite. Les images et récits présentées sur votre site internet donnent envie de s’éloigner de la traditionnelle route des vins et de découvrir un peu plus la faune sauvage de l’Alsace, en particulier les chamois des crêtes qui sont vraiment magnifiquement immortalisés.
Meilleurs voeux et bonnes salutations.